L’eau et moi


Depuis quelques temps sur mes réseaux j’ai collecté et partagé l’expérience des uns et des autres par rapport au problème de pénurie d’eau auquel nous sommes confrontés depuis fort longtemps. Aujourd’hui je vais vous partager ma propre expérience…

Depuis Bamenda…

On va un peu remonter du temps où nous vivions à Bamenda. Je me souviens, nous n’avions qu’un seul robinet d’eau, derrière la maison. Pourquoi? Parce que la pression était tellement faible qu’elle ne pouvait permettre d’alimenter la maison. Étrange pour un pays au 3ieme potentiel hydraulique en Afrique… Et je ne vous parle pas des coupures qui nous obligeaient à aller nous aligner au seul forage qui alimentait tout le quartier… C’était un peu galère de puiser l’eau derrière quand tu en as besoin dedans ou de devoir en recueillir dans des récipients comme si tu n’en avais pas mais bon c’était ça notre quotidien. #PasLeChoix

Jusqu’à Douala…

Revenus à Douala, c’était un tout autre niveau. En effet mon père s’est construit au quartier dit Kotto Baden Baden, et à notre intégration ce côté du quartier n’était pas vraiment développé, nous n’étions que quelques uns. Vous comprenez directement que Camwater ne passait pas à côté. Mais le plus difficile était la distance entre le forage qui déservait le quartier et le chez nous… Mon quotidien (parce que oui étant l’aînée, cette tâche m’incombait en premier) se résumait donc, après les cours, malgré la fatigue, à remplir la brouette des bidons vides pour aller les charger d’eau au forage. Je faisais en moyenne 4 tours avec 4 bidons de 20L chacun… Oui oui je ne vous dis pas ma galère, à tous ceux qui ont déjà vécu ça big Up à nous! Mais c’était soit ça, soit l’eau du puit d’une voisine pas très loin. #NonMerci

Je ne vous dis pas quelle était notre/ma joie quand un voisin proche ensuite un autre encore plus proche, ont réussi à se payer un forage (apparemment il faut aujourd’hui environ 3 à 5 millions en fonction de la qualité du sol pour avoir un forage) et nous les ont mis à disposition. Alleluyah! C’était toujours galère mais au moins la distance avait considérablement été réduite. Nous avons donc continué ainsi pendant des années jusqu’à ce que, n’ayant pas de suite favorable de la part de CamWater pour un branchement malgré le développement de la zone, mon père s’est finalement décidé à prendre un branchement forage chez le voisin histoire d’alimenter toute la maison. Youpiii c’en était fini de la corvée d’eau.

Le revers de la médaille était qu’avec tout ça, la viçieuse typhoïde s’était collée à moi (mais à aucun autre membre de la maisonnée bizarrement) comme une sangsue. On pouvait alors me compter minimum 04 hospitalisations par an pour ce même problème. Ceux qui me suivent depuis longtemps peuvent témoigner de ma frêle santé… eh bien vous connaissez l’origine maintenant. Quelques temps après avoir trouvé un emploi je nous ai acheté un grand filtre à eau, mais le problème persistant j’ai dû passé à l’eau minérale (imaginer le budget, minimum 1bidon de 10L par semaine) et ce jusqu’à mon mariage…soit 2ans!

Chez moi même

Mariée, ayant passé une année très éprouvante je décide de ne plus travailler pour autrui, de me reconvertir professionnellement parlant et donc mes ressources sont assez limitées pour supporter mon budget d’eau minérale. En même temps, nous sommes alimentés par la CamWater et mon cher époux, plombier de son état, prend des dispositions pour m’assurer une excellente qualité d’eau (le gars a changé les vieilles installations par une nouvelle apparente et y a même ajouter un filtre) donc ça devrait aller je me suis dite… Mais non! On a beau tout avoir en place, c’est Camwater qui décide de la disponibilité du précieux liquide. Vous vous imaginez, tu veux faire la vaisselle, à manger, lessiver ou même juste te doucher et là tu constates qu’il n’y a pas d’eau. C’est d’autant plus rageant qu’il n’y a pas de forage dans mon secteur.. bon la mosquée a mis le sien à disposition mais c’est à des heures bien précises. Donc ce n’est pas vraiment possible de compter dessus vu à quel point les coupures camwater sont impromptues et aléatoires…

La solution pour pallier à ce problème n’était nulle autre que de faire des réserves…un peu partout dans la maison.

Eh oui! Je suis retournée dans le système de Bamenda. Faire des réserves quand l’eau est disponible. Comme vous pouvez le constater dans la galerie ci contre, les bidons et bouteilles ont envahi mon espace déjà suffisamment restreint. Mais bon, on va faire comment? Tant qu’une solution définitive ne sera pas trouvée à cette pénurie d’eau au pays par les autorités compétentes, ce sera là mon quotidien. Et chez vous ça se passe comment? Partagez votre expérience en commentaire avec les hastag #LeauCestLaVie #WaterIsLife.

Le prochain billet de cette campagne sera produit par le blogueur Tchiengue Donald autour du thème « L’État transforme l’eau en vin » 😅. Pour nous lire, faites juste une recherche sur votre réseau avec les hastag sur cités.😉

Lots of Love,

Mathy

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